RouenJazzAction
Organisateur de concerts de Jazz depuis 1971.
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Sashird Lao puis Gábor Winand/Ramón Valle/Eric Vloeimans
Rouen, Hangar 23
20H30
Sashird Lao :
Trio instrumental de jazz vocal, ainsi se présentent-ils. Boulimiques de toutes sortes de musiques, ils jouent leurs compositions mais reprennent aussi Mingus, Rollins, Ellington, et même Louis Prima … Scats explosifs, percussions vocales et corporelles, un feeling, une pêche et un groove urbain qui font vraiment plaisir.
Winand/Valle/Vloeimans :
Un chanteur hongrois, un pianiste cubain et un trompettiste hollandais ont réalisé un des plus beaux disques de l’année 2009 :“Fabulas”, fruit d’une amitié qui passe les frontières. Tout est parti de ce que Ramón Valle – pianiste cubain installé depuis dix ans à Amsterdam où il joue régulièrement avec le trompettiste Eric Vloeimans – va souvent à Budapest voir sa sœur Elsa (elle-même chanteuse du groupe Latin Jazz Syndicate), qui a épousé le prodigieux chanteur hongrois Gábor Winand.
Avec le guitariste Gábor Gadó, Gábor Winand avait déjà sorti plusieurs disques très remarqués : voix de prime abord stupéfiante voire dérangeante, scateur fou, improvisateur flottant au-dessus des mélodies – dans une autre vie il est aussi saxophoniste. Mais ici le soutien à la fois rythmique et minimaliste du pianiste et les contre-chants du trompettiste éclairent son chant en en dévoilant toute la sensualité. Une merveille.
Musiciens
Sashird Lao
Yona Yacoub (voix, saxophones, caisse claire, danse), Fred Luzignant (voix, trombone, percussion), David Amar (voix basse, saxophones, percussion).
Gábor Winand - Ramón Valle - Eric Vloeimans
Gábor Winand (voix), Ramón Valle (piano), Eric Vloeimans (trompette).
Photographies du concert
Vos impressions (2)
poster un commentaireune fois de plus RJA renoue avec ce qui est sa vocation: faire découvrir Mais quelquefois la découverte est bien longue, Ramon Vallé avait déjà enthousiasmé le public rouennais 4 ans auparavant mais rien n’y fait, le public n’est pas venu en masse pour ce qui fut une grande soirée jazz de l’année.
Rencontre magique que ce trio cosmopolite, pas de basse pas de batterie et toute la verve de Ramon Vallé se fait chantante, inspirée jamais répétitive en accord parfait avec la trompette de Eric Vloeimans, magnifique: un son feulé et fougueux a la fois, allant chercher toutes les subtilités que l’instrument lui permet. On peut y trouver une parentée certaine avec celui qui fut le plus grand trompettiste du monde Lester Bowie.(parenté même quelque fois scenique)
Ce trio c’est aussi et avant tout le prodigieux Gabor Winand, personalité attachante, un scat sans ostentation qui n’en fait pas un chanteur devant ses accompagnateurs mais une partie intégrante et parfaitement intégrée du trio. Qui aime les voix a l’état pure ne peut que tomber sous le charme de ce raconteur sans parole (sauf 2 morceaux avec)
Seul regret, un concert qui commence apres 22h et les harassés d’une semaine ou ils ont travaillé plus pour essayer de gagner plus, quittent le concert avant la fin ! bien dommage pour eux le trio a montré que l’inspiration ne s’essoufle pas, même sur un bis surement improvisé.
Avant 22 h le trio Sashierd Lao. Un nom a retenir, surement que dans quelques années,s’ils ont la bonne inspiration d’élaguer la superflu (rythmique vocale façon rap, utilisation systematique de sampling, mise en scene un peu potache) et on en reparlera
La voix n’est-elle pas le plus beau (au moins le plus riche) des instruments de musique ? Cette soirée l’a en tous cas bien démontré ! Le trio niçois (plus facile à écrire que ce bizarre et peu mémorisable nom qu’il s’est trouvé !) a en effet enchanté nos oreilles d’un répertoire plein de références pour les spécialistes, très bien traité et renouvelé avec des textes pleins d’inventivité. Arrangements, mise en place, justesse, swing, tout y était et recueillait semble-t-il l’adhésion du public (les absents trop nombreux avaient comme souvent tort).
Et puis au pétillement joyeux du Grand Sud succéda l’aridité du trio cosmopolite suivant ! L’écoute des premiers thèmes souffrit sans doute du brutal changement d’ambiance (bien que le thème d’ouverture fut agréablement mélodique), mais la suite devint vite lassante, par uniformité sans envolée ni rythme bien lisible. Certes la cause de notre ennui est d’abord à rechercher dans la configuration du trio, mais surtout dans le registre assez limité et monocorde ajouté à la tenue scénique dépouillée du chanteur ! Les meilleurs moments (car il y en eut !) furent offerts par les duos piano-trompette (Eric Vloeimans a vraiment un merveilleux son dans les médiums avec cette touche de phrasé sensuel, susurré qui fait penser au grand Dave Douglas), leur dialogue rappelait les meilleurs de Grailler- Le Lann. Et encore une fois ceux qui quittèrent le hangar avant la conclusion eurent bien tort, car les derniers thèmes (un chant-ballade de toute beauté) et le bis en blues en particulier nous firent regretter les égarements ennuyeux de cette seconde partie…. Merci en tous cas à RJA de nous faire découvrir de petites perles comme celles de la première partie (il faudrait renouveler cette formule avec des « petits » qui montent introduisant les « pointures » confirmées).
jean-michel Bergue