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Rabih Abou-Khalil a grandi au Liban où il a étudié la musique arabe et orientale à l’Académie des Arts de Beyrouth. En 1978, à cause de la guerre civile au Liban, il s’enfuit vers Munich, il a 21 ans. Rencontre avec le jazz, Thelonious Monk d’abord, qui le fascine. Rabih Abou-Khalil se met à inviter de grands jazzmen, les saxophonistes Charlie Mariano, Sonny Fortune, Ellery Eskelin, les bassistes Glen Moore, Steve Swallow, à jouer sa musique et à enregistrer de merveilleux disques (17 à ce jour), aux pochettes sublimes, pour le label allemand enja. “Jazz et musique arabe ne sont pas si éloignées que ça. Des musiciens comme John Coltrane et Miles Davis ont écouté et aimé la musique arabe, peut-être parce que l’Afrique a toujours été le centre de ces deux cultures.” di-il. Autour du noyau de base constitué de son oud et du tuba aérien de Michel Godard, il multiplie les rencontres (Kronos quartet, quatuor Balanescu, Joachim Kühn, etc …). “J’attends d’être surpris par l’interprétation que les autres font de ma musique, j’aime qu’ils la transgressent, la transforment. Ce qui m’intéresse, c’est la portée universelle de l’art. La musique doit être très sensuelle, très érotique et profane”.
Avec le jeune chanteur de fado portugais Ricardo Ribeiro, la dernière rencontre est particulièrement réussie : Résultat, une musique absolument inouïe et qui pourtant sonne naturelle et familière à nos oreilles : comme un chaînon manquant entre Orient et Occident.