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Un véritable ouragan. Provocation ? Violence gratuite ? Le jeu quasi-épileptique du batteur Dave King pourrait le laisser penser. En fait c’est surtout un formidable trio, sans leader particulier, avec un vrai son de groupe que ce soit dans l’outrance ou dans la subtilité. Trois musiciens, coleaders, qui jouent ensemble par intermittence depuis quinze ans, et qui, finalement en 2000, décident de s’appeler The Bad Plus. Ils composent la majorité de leurs morceaux. Et aussi ils reprennent des thèmes écrits par d’autres. Mais plutôt que les standards habituels, ce sont des tubes de groupes populaires rock (de Black Sabbath à Nirvana en passant par les Pixies ou Gainsbourg …) en ne s’interdisant pas de jouer un morceau d’Ornette Coleman de temps en temps. Et tout ça avec un son parfaitement acoustique.
A leurs débuts, à Minneapolis, Ethan Iverson, Reid Anderson et David King jouaient surtout des standards, “les vrais standards du jazz : All the things you are, the song is you, … A cette époque nous étions trois jeunes musiciens qui, tout bêtement, se cherchaient … et qui écoutaient énormément Keith Jarrett et Ornette Coleman. Un soir, à Minneapolis, nous avons assisté à un concert du trio Joe Lovano-Bill Frisell-Paul Motian. Cela a changé nos oreilles et notre vie.”
Trois personnalités totalement différentes, mais complémentaires au service de ce que le jazz a, en réalité, fait tout au long de son histoire : recycler sans vergogne les chansons de son époque.