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Double concert

François Raulin trio
“Depuis plus de dix ans je me suis consacré à Louis Sclavis : c’est formidable, mais j’ai envie d’aller voir ailleurs ...”. D’abord en piano solo (CD “first flush”) où il donne la mesure de son lyrisme pudique, de son sens des polyrythmies dû à l’observation du balafon africain, de ses qualités de compositeur aussi. Puis ce trio avec François Corneloup – qui vient de chez Bernard Lubat – et Bruno Chevillon – qui vient lui aussi de chez Sclavis. En septembre, lors de “Jazz Dehors”, Bruno Chevillon nous avait présenté une prestation époustouflante de contrebasse solo.  François Corneloup : “On ne va pas tous au même endroit en même temps mais on parle tous de la même chose. J’aimerais pouvoir être toujours en état d’urgence, ne jamais me reposer sur une conviction et inventer tout le temps, même si c’est un rêve un peu fou.”

Clusone 3
A première vue, c’est le souffle de Michael Moore qui est la base de ce trio avec autour, partant dans tous les sens, le violoncelle et la batterie. Mais c’est en fait plus compliqué : le trio fonctionne comme un tissu d’alliances, sans arrêt remises en question, débouchant sur des combats à – forcément – deux contre un ! Deux qui jouent un standard à la virgule près (Moore et Bennink) et le troisième qui joue sa propre musique. Ou bien Moore et Reijseger qui jouent presque de la musique de chambre et Bennink surgissant des coulisses en poussant une grosse boite en carton sur laquelle il joue ... des balais : et, d’un seul coup, on croirait voir danser Fred Astaire ! La joie de jouer est là, le bonheur de s’amuser, de faire “des niches” à l’autre, que cet autre soit musicien, compositeur ou ... spectateur. En somme un esprit assez monkien !